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Fillon président, sérieusement ?



Après son large succès aux primaires de la droite, où il devançait Alain Juppé de plus de 30 points au second tour, François Fillon fait figure de grand favori pour les prochaines élections présidentielles, qui auront lieux dans 4 mois et demi. L'ancien Premier Ministre défend un programme très conservateur et libéral. Ainsi, il prévoit, entre autres, d'interdire l'adoption plénière (qui remplace irrévocablement l'ancienne filiation de l'enfant) aux couples homosexuels, de fixer des quotas annuels d'immigration, de lever les sanctions économiques contre la Russie et de collaborer avec Vladimir Poutine et Bachar Al-Assad (qui n'auront pas de mal à se faire réélire) pour lutter contre l'Etat Islamique. La question écologique est, sans surprise, mise de côté par le candidat, qui déclare: "Les thèmes relatifs à l’environnement, à l’énergie, au développement durable ne sont pas pour moi des thèmes idéologiques. Ils ne doivent pas non plus constituer des contraintes". Il souhaite ainsi supprimer le principe de précaution, qui permet la prise de mesures préventives concernant un projet même si sa dangerosité pour l'environnement ou la santé n'est pas scientifiquement prouvée. De plus, M. Fillon mise également sur le nucléaire et est favorable à des études sur l'exploitation du gaz de schiste. François Fillon prévoit dans son programme de réduire les dépenses publiques à hauteur de 100 milliards d'euros sur 5 ans, cela passe pour lui de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, soit une réduction de 10% des effectifs. Pour les fonctionnaires restants, leur temps de travail hebdomadaire passerait à 39 heures, dans le cadre de l'abandon des 35 heures prôné par la droite de Fillon qui fixe pour unique limite de temps de travail hebdomadaire, le maximum autorisé par l'Union Européenne de 48h. De plus l'âge de la retraite serait repoussée à 65 ans et les chômeurs verraient leurs indemnités plafonnées à 75% du salaire de référence. En revanche bonne nouvelle pour les riches, M Fillon projette de supprimer l'ISF (Impôt Sur la Fortune).Enfin, il a également prévu de « focaliser l’assurance publique universelle sur des affections graves ou de longue durée, et l’assurance privée », mais la proposition a vite disparu de son programme. Il avait affirmé peu de temps après que la Sécu doit « couvrir les soins comme aujourd’hui » tout en promettant une baisse de 20 milliards d'euros des dépenses de santé. Si son équipe de campagne a démenti un quelconque recul, difficile de ne pas y voir une importante ambiguïté.

Un récent sondage Ifop a montré que 72% des sondés pensent que François Fillon a eu raison de supprimer la proposition controversée sur la sécurité sociale. Mais ce sondage révèle également un important paradoxe : si une majorité des Français (55%) le voient comme le prochain occupant de l'Élysée; moitié moins souhaitent son élection, soit 28% des sondés. De plus, sa cote de popularité baisse à 31% d'opinions positives, laissant Emmanuel Macron, et sa ligne politique plus que difficile à cerner, s'envoler en tête avec 41% d'avis favorables. Pour tenter de rattraper son retard présumé sur l’ancien Ministre de l'Economie, François Fillon aurait proposé une alliance électorale au MoDem, le parti centriste renoncerait à présenter un candidat à la présidentielle (François Bayrou à priori) en échange d'un soutien dans plusieurs circonscriptions aux législatives. Ainsi, pour succéder à Hollande, Fillon pourrait avoir besoin de Bayrou. Une affaire de François, donc.







Arthur B.


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